Cours, stages et pratique de Tango Argentin

mercredi 16 juin 2010

LE PROGRAMME DE LA RENTREE

REPRISE DES DIFFERENTS COURS

COURS DEBUTANTS:

Cours d'initiation/présentation au choix:

le mardi 7/09 19h15/20h45,
le mercredi 8/09 19h30/21h ou
le samedi 11/09 15h/16h30.

Ensuite cours hebdomadaire:

le mardi à 19h15 partir du 14/09 et
le samedi à 15h à partir du 18/09.

Le cours d'une heure et demie est suivi d'une mini pratique de 30mn.

COURS INTER 1:

Le jeudi 19h15/20h45 à partir du 9/09.

COURS INTER 2:

Le mardi 21h15/22h45 à partir du 7/09.

COURS AVANCES:

Le jeudi 20h45/22h15 à partir du jeudi 9/09.

ATELIER DU SAMEDI:

Tous niveaux à partir de minimum un an de cours et pratique.

Le samedi 17h/19h à partir du 11/09.

PRACTICA VICTOR:

Le mercredi 19h30/22h30 à partir du 15/09.

STAGES MENSUELS DE MILONGA LE DIMANCHE:

Les dates ne sont pas encore arrêtées.


http://www.tango-argentin-paris.com

samedi 3 avril 2010

PRATIQUE DIRIGEE CHEZ AKIRA

Nous aurons le grand plaisir d'animer la Pratique Dirigée avant le Bal chez AKIRA, à "SACRE MILONGA" le Dimanche 4 avril de 17h30 à 19h.

Leah et Jean-Philippe

jeudi 7 janvier 2010

« IL NOUS EST ARRIVE QUELQUE CHOSE»


(Extrait de « El tangauta » N°182Décembre 2009, interview de Mariano Chicho Frumboli par Milena Plebs)

M. : J’aimerais parler avec toi de la contribution que nous, danseurs et maestros, nous pouvons apporter à partir de notre expérience à ceux qui sont en train d’apprendre.

Ch. : Chaque fois que nous allons à une milonga, que nous réalisons une démonstration ou un spectacle, nous faisons l’histoire du tango, et c’est une contribution. Une foule de jeunes se sont intégrés. Nous vivons le commencement d’une ère pleine de force. Le genre s’est définitivement installé, il n’est plus possible qu’il soit de nouveau caché ou marginalisé. Il est en évolution constante.

M. : Mais quelque fois ceux qui commencent se perdent dans la multiplicité des possibilités.

Ch. : Ils sont totalement perdus ! Je me suis formé avec les derniers grands milongueros, c’est d’eux que j’ai pris l’information directement. Ceux qui commencent n’ont pas cette expérience, ils apprennent d’une génération intermédiaire dont je fais partie, nous sommes un lien entre ces vieux danseurs et les plus jeunes. Le problème, c’est qu’il nous est arrivé quelque chose dans l’enseignement. J’en assume pleinement la charge, et d’autres collègues devraient aussi en accepter la responsabilité. Je n’ai pas pu transmettre ce que j’ai appris. La création m’avait rendu fou, parce que je voyais une voie nouvelle d’évolution dans le mouvement. Je me suis voué à ça complètement, et j’ai perdu le fil pour transmettre ce que j’ai de profondément tanguero en moi. C’est pour ça que ça me fait mal de voir qu’il y a actuellement beaucoup de gens qui ne comprennent pas ou ne savent pas ce qu’est réellement l’essence de cette danse.

M. : Cela fait quinze ans maintenant que tu danses. Quels changements as-tu observés dans le devenir de la danse ?

Ch. : Avant, on travaillait avec précision et une esthétique particulière de manière fonctionnelle et mécanique, qui donnait une forme, un style. Faire un mouvement ou un pas impliquait une expression de tout le corps. Maintenant, non seulement on a perdu l’essence mais aussi le poids qu’a cette danse, sa densité et son importance. Pour moi ce nouveau tango a perdu un peu du respect de ce qu’était le tango en soi.

M. : On a perdu la connaissance que nous avaient transmise les milongueros sous forme intuitive, une saveur indescriptible dans leur manière de bouger.

Ch. : Oui. J’ai mis cinq mois à entrer sur la piste de la milonga Almagro, je n’en avais pas le courage. J’y allais tous les dimanches seulement pour regarder. On respirait un air de respect qu’on ne trouve plus maintenant. Peut-être qu’on peut encore le sentir dans certaines milongas comme « Glorias Argentinas » ou « La Baldosa », ou dans des lieux qui sont éloignés du circuit du tango plus jeune. Cette essence, je l’ai aussi reçue de toi et des danseurs de ta génération. Je sens que les gens d’aujourd’hui sont sans envie, ils ne veulent pas travailler ni rechercher. Ils ne veulent pas approfondir les choses, ils restent dans le superficiel. Cela a aussi à voir avec les nouveaux mouvements et les nouvelles dynamiques qu’on utilise ; si on ne les accomplit pas avec une certaine puissance le résultat est froid.

M. : Le discours interne dans le mouvement est aussi important que la forme externe.

Ch. : Il y a dix ans, j’allais dans les milongas, je pouvais rester regarder un couple danser tout un tour sur la piste parce qu’il y avait quelque chose qui m’attirait, qui faisait que je gardais mon regard sur eux. Aujourd’hui je n’observe pas plus de vingt secondes parce qu’ils sont tous pareils. Je vois un couple circuler, et celui qui vient derrière fait la même chose, et celui d’après encore la même chose. Aucun ne m’attire, ne m’émeut. Sauf si je vais dans les rares endroits traditionnels qui restent.

M. : Tu crois que les gens qui dansent de manière automatique ou en répétant des formules pourraient le faire de manière plus intérieure ?

Ch. : Ça demande énormément de choses ! Tu sais, parce que tu es professeur toi aussi, que maintenant la pédagogie du tango est très décodée par rapport à il y a dix ans, et donc il est plus facile d’apprendre. Aujourd’hui on fait une volcada et une colgada et c’est pareil parce que, commercialement parlant, c’est dans le même paquet. Alors entre faire un sandwichito ou une volcada, les gens font une volcada ! Parce que ça se voit plus. Et dans le tango il y a beaucoup d’égocentrisme et d’individualisme. Ils ne vont pas fait faire un sandwichito, pour profiter de ce moment, mais plutôt quelque chose qui les met plus en valeur. Sur le plan musical, Astor Piazzollla a rompu avec tout, mais on écoute et c’est du tango. Et aujourd’hui dans la danse beaucoup se prennent pour Piazzolla et ne le sont pas. Je voie des hommes et des femmes qui ne se préoccupent que de la façon dont on les voit de l’extérieur. C’est une situation assez compliquée qui a à voir avec une personnalité et une identification très portègne.

M. : Mais les milongueros des autres époques étaient portègnes aussi !

Ch. : Oui, mais ces milongueros avaient du respect, de la délicatesse et de la sensibilité, c’est totalement différent. Je sais que mon rôle est contradictoire, parce que moi aussi j’ai contribué à faire naître ce jeune mouvement. A un moment, je me suis fatigué des codes milongueros stricts qui ne correspondaient pas à mon temps et par rébellion j’ai essayé de tracer mon chemin. Aujourd’hui je me retrouve plus milonguero (rires), je suis contre les gens qui n’ont pas de codes ni de respect. La danse de tango a une valeur qui a disparu. C’est pour ça que j’affirme que beaucoup sont perdus, ils s’accrochent l’un à l’autre de manière élémentaire pour danser et s’agitent pendant deux heures comme des pantins. C’est très triste.

M. : Parfois je remarque une surenchère entre les nouveaux courants qui autorisent les mouvements plus amples, où les danseurs utilisent plus d’espace, et ceux qui défendent le tango traditionnel avec un abrazo fermé.

Ch. : Il y a quelque chose de très visible là dedans. Il y a les traditionnels qui défendent à mort les racines et d’un autre côté les modernes ou alternatifs, c’est-à-dire le tango nuevo. Mais si tu réfléchis, il n’y a rien entre les deux. Les traditionnels se plaignent des modernes en en affirmant qu’ils ne dansent pas le tango mais font de la gymnastique, et les modernes se plaignent de ce que les autres sont restés enfermés dans le passé. Mais il n’y a pas de fusion, c’est un groupe contre l’autre, et ça me rend triste parce qu’en réalité nous sommes tous les mêmes.

M. : Tu aurais un désir à propos du tango, est-ce qu’il y aurait quelque chose à revoir ?

Ch. : Je vais faire un peu d’histoire. J’ai été rocker, j’avais les cheveux longs et je jouais de la batterie. Je haïssais le tango, ça ne me plaisait pas du tout, je ne pouvais pas en écouter. Mais quand je suis allé prendre un cours avec Ricardo Barrios et Victoria Vieyra, j’ai enlacé pour la première fois une amie et j’ai eu un frisson. Je me suis dit « Là, il se passe quelque chose ». Je n’ai plus pu m’arrêter. Ce moment magique fût mon commencement. D’un autre côté, il y a quelques années je suis allé à la milonga « La Trastienda » organisée par Horacio Godoy. Je suis entré et je t’ai vue. J’avais envie de danser avec toi mais je doutais. J’ai fais des tours et des détours jusqu’à ce que je t’invite. Je me souviens que nous avons parlé, ensuite nous nous sommes rapprochés et au moment où tu m’as enlacé, j’ai senti quarante ans de tango m’arriver dessus. Dans un abrazo, tu comprends ? Nous n’avions pas fait un seul pas ! C’était simplement la manière dont tu me tenais. Pour moi, ç’a été le moment le plus fort de la tanda. Après, nous avons beaucoup dansé. C’était très bon. Nous avons fait plein de choses, je me suis bien amusé. Mais le moment de cet abrazo, comme celui de mon premier cours, et quelques autres, m’ont marqué en ce qui concerne ma relation à la danse. Je parle de l’intimité de l’abrazo. Il y a très peu de gens avec qui j’ai pu la retrouver. On a beaucoup perdu. Mon désir pour la danse de tango c’est donc qu’on revienne à cette intimité partagée, dans le fond de l’âme. Ne pas rester dans le superficiel, mais aller à l’intérieur. Que le tango évolue à partir de cette intimité. L’essence du tango, c’est l’abrazo et l’autre.

M. : Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Merci !

[…]